Rédigé par Aurore Naszalyi, le 23 février 2010
Publié pour la première fois sur www.webzinemaker.com/diary-mag/
Seule rescapée de « Nos Années Pension », Sabine Perraud nous raconte comment elle a passé le relais aux petits nouveaux… Attention SPOILERS !
Aurore Naszalyi : Tu es la « rescapée » de « Nos Années Pension » cette année. Pas trop stressée ?
Sabine Perraud : Non, pas du tout. J’étais beaucoup plus stressée l’an dernier parce que je venais d’arriver et qu’il y avait un rythme auquel tout le monde était habitué alors que j’étais la petite nouvelle avec Samuel Brafman. Et donc, j’étais un peu plus angoissée. Là, je me sentais un peu comme à la maison. J’étais triste quand j’ai su que les autres ne continuaient pas. J’aurais voulu continuer avec mes amis de l’année dernière puisque je me retrouve la seule terminale, comme tous les autres sont des secondes…
Aurore Naszalyi : Comment as-tu été contactée par la production de « Nos Années Pension » ?
Sabine Perraud : J’ai fait un casting l’année dernière. En plus, il se trouve que lorsque j’ai passé le casting j’étais malade, j’avais la coqueluche - ce que l’on n’attrape pas quand on est adulte normalement, c’est une maladie infantile. J’avais de la fièvre, la voix complètement cassée et épuisée. J’étais tellement fatiguée que ça s’est hyper bien passé parce que j’ai lâché prise, et que le personnage m’allait plutôt bien et cela me plaisait assez de le faire. Elle était un peu autoritaire, je la trouvais un peu rigolote. Elle était plus adulte par rapport aux autres personnages. Et comme je suis un peu plus vieille, ça passait bien. Et ils ont failli ne pas me prendre parce que j’avais la voix cassée - comme j’étais malade - à cause de la voix de Lilly-Fleur Pointeaux qui avait déjà la voix un peu cassée parce qu’elle chantait. Alors, ils m’ont dit « Il va y avoir un problème parce que vous avez trop la même voix cassée toutes les deux », mais je leur ai dit « Mais non, je n’ai pas la voix cassée, je suis malade, ce n’est pas ma faute » » et après ça a marché !
Aurore Naszalyi : L’an dernier, comment as-tu été accueillie sur un tournage où tout le monde se connaissait déjà ?
Sabine Perraud : Ce qui m’a facilité les choses, c’est que l’on était deux nouveaux comme il y en avait deux qui étaient partis. Donc Samuel et moi, on s’est vachement rapprochés parce qu’on était tout frais, on était pimpants, on était contents d’être sur ce tournage, on trouvait ça sympa. Les anciens étaient un peu fatigués, cela faisait la troisième année qu’il faisait ça. Mais la sauce a pris tout de suite parce qu’on vivait tous ensemble dans un hôtel, et donc, on s’est vraiment très très bien entendu et on était comme une petite famille. Vraiment, il y a eu une ambiance incroyable l’année dernière. Cela a super bien pris, on est vraiment devenus amis et on a continué à se voir après.
Aurore Naszalyi : Que va-t-il se passer pour ton personnage cette saison ?
Sabine Perraud : C’est la survivante du lycée, elle a raté son bac donc, l’objectif c’est vraiment d’avoir son bac cette fois-ci, et avec mention parce qu’elle veut faire une grande école, donc elle bosse pas mal. Et il y a sa petite sœur qui la rejoint avec son groupe de musique qui est déjà connue. Sa petite sœur est une vraie peste ! C’est-à-dire, autant Zoé était un peu peste l’année dernière, autant c’était de la rigolade à côté de sa petite sœur qui est un monstre. C’est vraiment la petite teigneuse qui lui fait des misères. En gros, les deux sœurs se crêpent pas mal le chignon. En même temps, mon histoire d’amour avec Mathieu, le jardinier, s’arrête parce que, lui, s’en va. Puis je tombe amoureuse d’un des copains de ma sœur, qui fait de la musique aussi, Julien Valkeur (NDLR : interprété par Igor Deus) et que je les connais tous depuis des années puisque ce sont les copains de ma petite sœur. Il est en seconde, moi en terminal. On vit une histoire d’amour assez brève parce que moi, je suis plus âgée donc j’ai un rapport comme ça avec tous où je les réconforte, je les rassure. Je suis la fille très cartésienne, les pieds sur terre qui essayent d’arranger les situations et les conflits. C’est un peu ça tout le long. Ce garçon va m’écrire deux chansons que je vais chanter avec eux, et leur manager va me proposer d’enregistrer la chanson pour en faire un tube. Mais je refuse pour ne pas me fâcher avec ma sœur - parce qu’elle ne supporte pas que je puisse lui voler la vedette. Donc, elle se met un peu plus en retrait pour laisser la place à sa sœur. Parce que, dans le fond, elle aime vraiment sa sœur.
Aurore Naszalyi : Tu as changée de coupe cette année…
Sabine Perraud : Oui, on m’a dit qu’il fallait un nouveau look. L’an dernier, ils ne voulaient pas que je sois trop blonde à cause de Lilly-Fleur Pointeaux donc on ne s’était pas trop posé la question. Mais cette année, ils m’ont dit « Il faut que tu te coupes les cheveux pour rajeunir » parce qu’ils ont des idées très déterminées sur les personnages. Au début, j’ai dit que ça m’embêtait parce que j’avais une tournée de théâtre en prévision, et comme c’est pièce d’époque, ça allait être compliqué. Mais ils m’ont dit qu’ils me trouveraient un postiche pour compenser. Et finalement, je suis contente parce que c’est plutôt mignon.
Aurore Naszalyi : Ils t’ont fait cette coupe pour avoir l’air plus jeune, mais pourtant, tu parais plus âgée avec…
Sabine Perraud : Oui, c’est vrai. C’était censé me rajeunir, mais tout le monde m’a dit qu’au contraire, cela fait plus femme. Mais bon, tant pis pour eux… mais tant mieux pour moi !
Aurore Naszalyi : Quelques anciens réapparaitront cette année. Est-ce que tu peux nous en parler ?
Sabine Perraud : Oui, c’est vite fait. Il y a Joséphine Jobert et Lilly-Fleur Pointeaux qui reviennent parce qu’au début, ma petite sœur a des problèmes avec son groupe, ils sont tous démotivés, ils sont presque au bord de la rupture. Donc, je me dis que le seul moyen de les aider, c’est peut être de contacter les anciens qui peuvent leur donner des conseils, même si ça n’a rien à voir puisque les anciens n’étaient pas vraiment très professionnels au début alors que, eux, ma petite sœur et son groupe quant ils arrivent au lycée, ils ont déjà un groupe connu. Donc elles vont venir, elles vont s’incruster en douce dans le lycée. Elles se font chopées par Bobor qui les virent, mais elles se ré incrustent. Et là c’est la surprise, je ne peux pas le révéler tout de suite, mais d’une drôle de façon, et c’est assez drôle de les voir débarquer le temps d’une journée pour donner des conseils au groupe. Et Samuel Brafman, on le voit au début, dans la première vague, mais après on ne le voit plus. Il vient au début, on a une rupture, il y a ma sœur qui lui fait plus ou moins du rentre-dedans. De toute façon, c’est un peu le spécialiste, c’est le personnage qui aura eu des histoires avec toutes les filles du groupe, sauf Lilly-Fleur (NDLR : Pointeaux alias Morgane) et à la fin, il s’en va parce qu’il a eu une promotion.
Aurore Naszalyi : Tu serais partante pour une saison 5 ?
Sabine Perraud : Ce sera un peu compliqué parce que mon personnage a son bac, donc je ne sais pas dans quel contexte ils me feraient revenir. Bon, après, s’ils me proposent un rôle de pionne, ça pourrait être marrant. Cela va dépendre de mon emploi du temps de l’année prochaine, parce que j’ai d’autres projets en vue. Donc si je suis disponible, je n’ai rien d’autre à faire pourquoi pas, parce que cela me fait plaisir, même si le tournage n’est pas évident parce que c’est intense, c’est du boulot, on s’amuse bien, il y a une bonne ambiance. Mais c’est plus sympa d’être dans les rôles d’adolescents que des rôles d’adultes parce qu’il y a plus de liberté dans les rôles d’adolescents, c’est plus marrant.
Aurore Naszalyi : Quels sont tes projets ?
Sabine Perraud : J’ai des répétitions peu de temps après la rentrée (NDLR : l’interview a été réalisée en août 2009) pour une pièce de théâtre qui est adaptée de « Hibernatus » qui était un film avec Louis de Funès, et qui va se jouer en tournée. On part six mois en tournée, puis après, à partir du mois de novembre, je ne sais pas encore, tout est un peu décalé. Il y a Yohann Sauveur - qui était le présentateur de KD2A et qui joue dans « Chante » aussi actuellement - avec d’autres comédiens plus âgés. Après cette tournée de six mois, j’ai une autre série en vue. Je préfère ne pas en parler parce que c’est en cours d’écriture, mais je pense que ce serait pour la fin de l’année scolaire. Et après, si j’ai une pièce musicale qui serait aussi en tournée, mais ce sera plus fin 2009.
Aurore Naszalyi : Est-ce que tu as des nouvelles des anciens acteurs de « Nos Années Pension » en dehors des tournages ?
Sabine Perraud : Oui, régulièrement. Moins en ce moment parce que je sais que tout le monde est un peu occupé (NDLR : toujours en sachant que l’interview a été réalisée en août 2009). Joséphine Jobert était partie pendant trois mois en Nouvelle-Calédonie pour la série « Foudre ». Lilly-Fleur Pointeaux joue au théâtre en ce moment. Je suis allée la voir d’ailleurs. On faisait du sport régulièrement ensemble entre filles. On fait souvent des petits diners, on se voit entre filles. Avec Samuel Brafman aussi. Il n’y a que James Champel que je n’ai pas revu depuis un an. Il est assez torturé, c’est un très bon acteur, il est adorable, mais je pense qu’il doute beaucoup, il est beaucoup dans la remise en question. Il disparait comme ça, et puis il réapparait !
Aurore Naszalyi : Tu chantes dans la série. Mais chantes-tu aussi dans la vie ?
Sabine Perraud : Oui. Je chante depuis quelque temps, et j’ai des petits projets aussi dans la musique, j’ai des projets aussi de scène. Mon univers, c’est plutôt le jazz, mais j’aime beaucoup chanter. Je ne considère pas comme chanteuse puisque je suis comédienne. Je n’arrive pas à assumer le fait d’être chanteuse, mais cela me plait bien.
Aurore Naszalyi : Pourquoi n’arrives-tu pas à assumer le métier de chanteuse ?
Sabine Perraud : J’ai l’impression de prendre une place qui n’est pas la mienne. J’aime bien chanter, mais je ne me sens pas chanteuse.
Aurore Naszalyi : Peux-tu nous donner une anecdote de « Nos Années Pension » ?
Sabine Perraud : L’année dernière, comme on s’entendait vraiment tous bien et que l’on rigolait beaucoup, je crois que j’ai eu l’un de mes plus gros fous rires avec Lilly-Fleur Pointeaux. C’était terrible, on a eu des fous rires toute la dernière vague l’année dernière, on était super fatigué et on ne pouvait même plus se regarder. On avait déconné tous les soirs en révisant nos textes ensemble, on les apprenait plus ou moins, on faisait des lectures comme ça. Et on avait déconné sur une phrase qu’elle devait dire du genre « Tu sais depuis combien de temps je suis en pension ? Cinq ans. Le tableau, tu sais quel âge il a ? Cinq ans. », et on avait déconné là-dessus. Et arrivée au moment de la scène, elle devait se servir un jus d’orange, on devait parler, et moi j’arrive, et au moment de cette réplique, je vois son œil qui frise alors je souris et là, elle commence à exploser de rire et elle me crache le jus d’orange dessus. Et après… im-po-ssible ! On a dû la refaire dix fois, mais on a eu la même chose le lendemain avec moi mangeant des spaghettis. Je devais manger des spaghettis qui étaient vraiment dégoutantes. Et je lui crachais dessus et c’était ça non-stop. C’est-à-dire qu’à la fin on ne pouvait plus jouer les uns avec les autres tellement on ne pouvait plus se regarder en fait. Je me marrais en revoyant les épisodes parce qu’on ne se regardait même plus. On s’arrangeait pour ne plus se regarder, car on est mort de rire tout le temps. Heureusement, ils ont fait un bon montage !
Aurore Naszalyi : C’est dommage qu’ils ne fassent pas un bêtisier…
Sabine Perraud : Oui, je sais. On leur avait dit pourtant. Même les petits suppléments où il y a toujours un peu de déconne, c’est dans les personnages, ce n’est pas nous, les acteurs. C’est toujours les personnages qui font « de la déconne ». C’est souvent Bobor, car c’est lui qui fait les plus grosses pitreries, mais ce n’est jamais nous. C’est dommage, car il y a des trucs marrants.
Aurore Naszalyi : Tu ne sais pas s’ils vont sortir un DVD ?
Sabine Perraud : Je n’en ai aucune idée. Je sais que les fans demandent tout le temps depuis un moment. J’imagine que oui. Au bout de la troisième saison ils auraient dû, mais à priori… Peut-être qu’ils attendent la quatrième ? Je ne sais pas trop…
Aurore Naszalyi : Quel rôle aimerais-tu que l’on te propose par la suite ?
Sabine Perraud : J’aimerais beaucoup tourner un film d’époque, j’adore ça. Sinon, j’aimerais bien jouer un rôle un peu dur parce que le problème, c’est que j’ai un visage assez doux. Dans ce personnage-là, j’avais le rôle d’une peste - je fais bien la peste - mais j’aimerais bien jouer un rôle d’avocate, une fille un peu garçon manqué, pas toujours des filles un peu fragiles, un peu précieuses. J’aimerais jouer avec mon image, avoir un personnage un peu fort.
Aurore Naszalyi : Tu as joué dans « Plus belle la vie ». Le rythme de tournage est-il différent de « Nos Années Pension » ?
Sabine Perraud : Il n’y a pas tellement de différence avec le tournage de « Nos Années Pension » au niveau du rythme. La seule différence, c’est que sur « Plus Belle la Vie », ils prémontent sur le plateau pour que cela aille encore plus vite. C’est-à-dire, la seconde où l’on a fini de tourner la scène, ils ont un ordinateur qui est relié directement sur le plateau, et ils commencent à faire le montage. Donc, cela va très très vite… Et moi, j’ai fait le (premier) prime donc on a tourné beaucoup d’extérieurs. Je jouais la meurtrière au visage d’ange… (petit rire mauvais - inquiétant)
Aurore Naszalyi : Que s’est-il passé pour ton personnage ?...
Sabine Perraud : Mon personnage était en prison – mais de toute façon, ils sont tous en prison un moment donné dans « Plus Belle la Vie », je ne sais pas pourquoi – et on m’a accusé d’avoir tué un homme, et son frère m’a trouvé un super avocat, Malik, qui me fait sortir. Et son frère kidnappe son avocat et sa fiancée pour les tuer parce qu’il est complètement malade, il est jaloux. Et après, on se rend compte qu’il se déguise en moi et qui tue tous les hommes qui m’approchent parce qu’il est complètement malade, il est schizophrène et à la fin, mon personnage le défenestre, le pousse par la fenêtre et le tue. C’est gai (rires), mais c’était pas mal à jouer ! Après, elle est partie parce qu’elle voulait changer de cap. On m’a proposé de revenir, mais je n’ai pas eu envie parce que je voulais passer à autre chose. C’était tentant parce que l’ambiance est sympathique, mais le problème ce que « Plus Belle la Vie » a une image assez forte. J’ai un peu peur que ça me colle à la peau…
Aurore Naszalyi : Et tu n’as pas cette peur pour « Nos Années Pension »…
Sabine Perraud : Pas tant que ça parce que c’est un public assez jeune et que c’est diffusé le samedi matin. Mais c’est le problème des séries, c’est compliqué d’y rester longtemps parce qu’après, l’image est assez forte. C’est pour cela que je ne pense pas y retourner.
Aurore Naszalyi : Pour en revenir à « Plus Belle la Vie », tu as dit dans une interview que tu étais réticente au début…
Sabine Perraud : Au début, je ne savais pas ce que ça allait être, j’avais quelques préjugés sur la série et l’image que cela pouvait avoir. Mais au final, j’étais contente de le faire, c’était une bonne expérience.
Aurore Naszalyi : Tu as joué dans « Incontrôlable » avec Michael Youn…
Sabine Perraud : J’ai joué l’une des filles de Thierry Lhermitte et une petite fille d’Hélène de Fougerolles dans ce film. Ce film était en quelque sorte une version française de « The Mask » avec Jim Carrey. Michael Youn joue un personnage un peu fou. Il joue un être un peu double, il est plus ou moins amoureux d’Hélène de Fougerolles dans le film. Ce n’était pas un rôle très important, on devait – mes sœurs dans le film et moi - avoir plus de scènes, mais au final, beaucoup de choses ont été coupées au montage parce qu’il y avait trop de séquences. Mais c’était une bonne expérience, c’était très sympa, c’était avec des gens amusants et on a eu des scènes marrantes. Notamment une scène où on était tous à table, on devait manger de la soupe. Déjà, c’était une vieille soupe qu’on nous a servie le matin qui était chaude, mais le soir qui était froide et qu’il y avait à la fin de la journée de la poussière et des poils dedans, alors on faisait semblant de la manger. Et il y a la grand-mère, qui devait manger des morceaux de pain, les mâchouiller, et les cracher sur la table. Cela me dégoutait – parce que je suis un peu maniaque - et il y a morceau de pain qui a atterri sur le bord de mon assiette et j’étais au bord de la nausée. C’était horrible. Les scènes où l’on doit manger, c’est toujours un enfer. On doit manger quinze fois, etc. Mais c’était une bonne expérience.
Aurore Naszalyi : Tu as tourné deux fois avec Thierry Lhermitte… (« Le Prof » et « Incontrôlable »)
Sabine Perraud : Dans « Le Prof », c’était ma toute première expérience. J’ai fait une petite apparition où j’étais l’une des élèves. Mais bon, à l’époque, je crois que l’on ne s’était même pas vu !
Aurore Naszalyi : Qu’est-ce que cela fait de tourner avec un grand acteur du cinéma ?
Sabine Perraud : C’est assez impressionnant : il est assez impressionnant Thierry Lhermitte : il a du charisme, il est très professionnel, il connait bien son métier, il est efficace, il est très poli, il est discret. Il ne s’étale pas beaucoup sur lui, mais il est très professionnel, et c’est un très bel homme en plus, il a des grands yeux bleus. C’est juste respect : on regarde, on ne dit rien.
Aurore Naszalyi : Tu as aussi tourné dans le premier clip de Grégory Lemarchal. Quel souvenir en gardes-tu ?
Sabine Perraud : J’avais passé des essais pour le clip. Je savais que Grégory était le gagnant de la Star Academy, mais je ne savais vraiment pas à quoi m’attendre. Il était très timide, donc, finalement on ne s’était pas beaucoup parlé. C’était vraiment une journée chouette. Déjà à l’époque, il était bien malade, donc ils ont dû lui refaire trois fois son maquillage tellement il était pâlot et fatigué. Mais c’était un garçon d’une grande gentillesse. Je me souviens qu’il avait chanté devant nous, c’était vraiment très impressionnant. Je me souviens qu’il était très impressionné parce qu’il fallait que l’on s’embrasse à la fin du clip et c’était son premier baiser de cinéma. Il était mort de trouille et il était dans une salle de cinéma. Moi, je partais, lui il me rattrapait et c’était les cheveux dans le vent, c’était assez drôle et on devait s’embrasser, tous les figurants était mort de rire, qui l’adoraient déjà, et ils ont applaudis après tellement c’était terrible. Moi aussi j’étais impressionnée parce que ce n’est jamais agréable… enfin, c’est toujours déstabilisant quand tout le monde regarde. On a l’impression de pénétrer dans son intimité, c’est bizarre. Mais on a passé une superbe journée…
Aurore Naszalyi : Dans le making of du clip, j’ai vu que vous faisiez semblant de vous embrasser. Et à un moment, tu disais « Moi, je m’en fiche, on peut le faire pour de vrai, ça ne me dérange pas ». Parce qu’au début, vous vous rapprochiez juste pour les prises, mais vous ne vous embrassiez pas tout de suite.
Sabine Perraud : Oui, cette technique on l’emploi souvent, même sur le tournage « Nos Années Pension » lors des répétitions, on ne s’embrasse pas vraiment. On attend vraiment le dernier moment, on n’est pas là pour en profiter non plus, c’est un métier, on fait semblant, ce n’est pas un plaisir personnel. On fait juste ce qu’on a faire.
Aurore Naszalyi : Tu l’as revu après le tournage ?
Sabine Perraud : Non, on ne s’est pas revu. On avait échangé nos numéros, deux-trois textos, mais pas plus. On s’est perdu de vue, comme souvent dans ces métiers. C’est difficile de garder des liens avec les gens.
Aurore Naszalyi : Tu n’étais pas un peu choquée lorsque tu as appris son décès ?
Sabine Perraud : Si. Surtout que le jour où j’ai appris ça, j’étais à un enterrement, alors c’était la journée ! J’étais à l’enterrement d’un ami de mes parents, je n’étais déjà pas gaie, et en plus, on m’appelle en me disant « Grégory Lemarchal est mort ». Ça m’a plombée. Je ne le connaissais pas bien, mais c’est vrai que j’étais triste pour lui, même si tout le monde savait qu’il ne dépasserait pas les trente ans avec cette maladie.
Aurore Naszalyi : Comment es-tu arrivé dans le métier au départ ?
Sabine Perraud : J’avais dix-sept ans. J’ai passé mon bac à seize ans, j’étais un peu en avance, j’ai commencé des études de droit, et comme j’étais très très timide, j’ai commencé à prendre des cours de théâtre pour désinhiber un peu et ça a été le coup de foudre. J’ai trouvé un prof génial qui m’a donné le goût de ça. J’ai alors décidé d’en faire mon métier. J’ai commencé comme ça, et ça fait dix ans…
Aurore Naszalyi : Sinon, tu as petit mot à ajouter à tes fans ?
Sabine Perraud : J’étais super touchée, car j’ai reçu beaucoup de très gentils mails, car j’ai ouvert un Facebook ouvert à tous avec des photos de tournages où j’accepte tous les fans. J’avais un peu peur l’an dernier quand je suis arrivée. Lorsque j’ai tourné dans « Plus Belle la Vie », j’ai reçu beaucoup de lettres de fans, les gens m’ont beaucoup aimé parce que j’avais un rôle de gentille, de victime. Et pour « Nos Années Pension », je suis arrivée avec un rôle de peste, je me suis dit « Les gens vont me détester, ils vont me jeter des tomates dans la rue parce que je suis méchante avec Morgane ». Je m’attendais à ce que les gens ne m’apprécient pas beaucoup. Cela a été un peu long parce que, quelque part, je remplaçais un peu Alexandra Naoum. Alors qu’en fait, les gens étaient adorables. J’ai reçu beaucoup de très gentils mails sur Facebook et ça m’a touchée. Donc, je remercie les fans de quand même bien m’aimer, d’avoir su voir derrière la dureté, la sévérité de Zoé.
Aurore Naszalyi : Tu réponds à tes fans ?
Sabine Perraud : Je réponds dès que je peux. Là, en ce moment, y a des fans qui m’envoient des mails, et je n’ai pas toujours le temps parce qu’on est sur le tournage. Mais j’essaie, très régulièrement de répondre. Par contre, par courrier postal, il faut m’envoyer une enveloppe avec un timbre parce qu’il y a plein de gens qui ne le font pas, et c’est plus simple.
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