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13 janvier 2012 5 13 /01 /janvier /2012 22:21

Rédigé par Aurore Naszalyi, le 7 Mars 2010

Publié pour la première fois sur www.webzinemaker.com/diary-mag 

 


10 ans après "Roméo et Juliette", Isabelle Ferron, qui jouait Lady Capulet en 2000, se dévoile à Diary-Mag...

Aurore Naszalyi : Quel est votre parcours ?
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Isabelle Ferron : J’ai la chance de pouvoir exercer deux métiers à la fois - tout en étant crédible dans ces domaines-là - qui sont : la comédie musicale et le théâtre et les tournages, bien sûr. Comédienne et chanteuse de comédie musicale ce qui n’est pas souvent le cas. J’ai une formation de comédienne à la base doublée d’une formation de chants lyriques, j’ai commencé tout de suite à faire du théâtre en  amateur, un tout petit peu payée, puis un tout petit peu plus payée encore, etc. Et puis la vie m’a mené petit à petit vers la comédie musicale. Au bout de sept ans de chant lyrique, je suis rentré dans la comédie musicale. Parce que malheureusement, en France, on est très cloisonné : on met des choses dans les tiroirs. Alors, on sait faire une chose, mais pas deux. C’est très difficile d’être crédible. Il y a quelques vedettes comme ça qui exercent les métiers de comédien et chanteur, comme Jacques Dutronc ou comme Vanessa Paradis, mais c’est très très rare. Voilà, mon parcours. Et en ce moment, je suis au théâtre.


Aurore Naszalyi : Dans une de vos biographies, on lit « Difficile de définir quelqu’un comme Isabelle et surtout de la suivre : posez-lui une question, elle répond à trois à la fois. » Pensez-vous que cette introduction vous correspond ?

Isabelle Ferron : Oui, ce n’est pas faux. C’est ce que je viens de faire à l’instant : parler de comédie musicale en même temps que de théâtre et de tournage. Mais c’est ça mon parcours ! Et comme je suis l’une des rares pas très connues à pouvoir alterner ses différentes activités, donc je ne peux parler que de ça. Mais je suis très très heureuse d’être crédible. Quand je suis au théâtre, on ne m’ennuie pas à me demander de chanter une chanson et vice versa. Donc, oui, je pense qu’elle me correspond tout à fait, car j’ai plusieurs cordes à mon arc.


Aurore Naszalyi : Vous avez commencé votre carrière à presque 30 ans dans la comédie musicale « Les Misérables ». Qu’avez-vous fait avant ?

Isabelle Ferron : J’ai fait mes années de formation en chant lyrique. Et c’est grâce aux « Misérables » que j’ai mis un pied dans la comédie musicale. J’ai passé l’audition des « Misérables », j’ai été prise. Sinon, je faisais du théâtre, des petites pièces à droite et à gauche : « La Cantatrice Chauve », j’avais fait « La double inconstante » de Marivaux aussi, j’avais fait diverses choses aussi. Et une fois que j’ai mis un pied dans la comédie musicale, ça n’a pas arrêté… Il y a eu « Les Années Twist », « La Java des Mémoires », la « Passe Muraille », je crois, et j’en oublie !


Aurore Naszalyi : Au final, vous êtes davantage comédienne ou chanteuse ?

Isabelle Ferron : Je suis les deux ! J’ai fait la double formation en même temps, je suis les deux !


Aurore Naszalyi : Si vous deviez choisir l’une de ses deux disciplines…

Isabelle Ferron : Non, je ne peux pas ! Je ne peux pas parce que c’est un vrai plaisir, cela varie les plaisirs d’alterner entre un spectacle musical, après avec une pièce de théâtre, après avec un tournage. Tu sais, en France, c’est ce que l’on ne comprend pas : c’est le même métier. Que l’on sache jouer la comédie, danser, chanter, jouer d’un instrument, c’est la même chose. Tout cela est parfaitement complémentaire parce que je saurais mieux jouer la comédie, je saurais mieux jouer la comédie dans une comédie musicale, plus je saurais mieux chanter, plus j’assurerais dans une comédie musicale. Faire des tournages pour le cinéma ou la télévision, c’est un autre exercice de style dans ce même domaine-là qui est l’interprétation est la comédie à l’état pur. Qu’est-ce que c’est que la comédie musicale ? On connait très très peu en France. On appelle cela des spectacles musicaux en France. Mais la vraie comédie musicale, c’est du théâtre mis en musique. C’est une histoire qu’on raconte avec des personnages qui racontent une histoire. Donc, tout cela est parfaitement complémentaire.


Aurore Naszalyi : Quand et comment avez-vous décidé de monter à Paris ?

Isabelle Ferron : Je crois que toute petite, j’avais envie de faire ça. J’ai passé mon bac et je suis monté. Je me suis inscrite en province vu que je suis issu de la province. Je m’étais inscrite à un cours d’art dramatique quand j’étais en terminal. À l’époque, c’était plus facile. J’avais été au centre d’information CIDJ, pour me renseigner sur les écoles privées pas trop cher, parce qu’à l’époque ce n’était pas cher, contrairement à aujourd’hui. Donc, j’ai passé mon bac et je suis monté avec mon petit baluchon, mon sac à dos pour rentrer dans ce cours. Je suis parti avec beaucoup de naïveté, j’étais persuadé que je pouvais trouver un appartement comme ça ! J’avais 19 ans. Et le hasard de la vie a fait – ça, c’était formidable – j’ai rencontré une fille en terminale avec qui j’ai eu très peu d’échanges qui m’a dit qu’elle aussi était inscrite dans le même cours d’art dramatique que moi et elle m’a proposé de partager son appartement. Donc, cela s’est fait plutôt tranquillement, avec beaucoup de chance, parce que partir avec la naïveté de croire qu’à Paris l’on peut trouver un appartement sans fiche de salaire, ni rien…

Aurore Naszalyi : Vous avez eu la naïveté de prendre un appartement comme ça ?...

Isabelle Ferron : Oui, j’ai eu beaucoup de chance. Si je n’avais pas eu la proposition de ma petite camarade de classe, de partager un appartement avec elle, je pense sincèrement que trois semaines plus tard, je serais revenu chez mes parents. Comme j’avais très peu d’économies sur moi.

Aurore Naszalyi : Vous êtes parti comme ça, les mains dans les poches sans être sûr d’avoir quelque part où dormir…

Isabelle Ferron : Oui. J’avais mes petites économies qui me permettaient d’assumer la bouffe, la location de l’appartement avec ma copine – il faut rappeler que dans les années 80, ce n’était pas cher. On trouvait des appartements en sous-location avec des loyers vraiment abordables, on trouvait des petits boulots à mi-temps comme ça, du jour au lendemain. J’ai vécu comme ça pendant très longtemps avant de vivre de mon métier. J’ai travaillé au McDo, j’ai vendu des pizzas, j’ai été animatrice au BHV pendant longtemps. Tout cela me permettait de payer mon petit loyer qui n’était pas très cher, que je partageais avec ma copine, et de payer mes cours d’art dramatique qui n’était pas très cher non plus. Ils étaient de 650 francs à l’époque soit même pas 100 euros ! Maintenant, les cours d’art dramatique doivent coûter 1000 à 2000 euros aujourd’hui ! Ce que j’ai fait, à mon époque, c’est impossible de le refaire aujourd’hui. À Paris, c’est impossible. Peut être éventuellement en province, et encore, je ne suis même pas sûr étant donné la vie chère d’aujourd’hui. Aujourd’hui, les gens peuvent devenir comédiens, chanteurs en ayant eux-mêmes leur propre cours et surtout en ayant des parents qui ont de l’argent et que les aident : des parents qui vont payer un loyer, des parents qui vont payer des cours d’art dramatique, des parents qui vont payer des cours de danse, c’est obligatoire. Un jeune aujourd’hui de 18-20 ans ne peut pas démarrer comme moi, c’est infaisable. Quand j’y repense, cela me parait incroyable, vraiment, même moi cela m’épate ! Ce qui veut dire que les classes sociales « populaires » et moyennes vont avoir de plus en plus de difficultés à avoir accès à l’artistique, et c’est dommage.


Aurore Naszalyi : Vous avez joué dans des comédies musicales, des films et du théâtre. En quoi la manière de travailler est-elle différente d’une discipline à l’autre ?

Isabelle Ferron : Quand tu joues dans une comédie musicale, tu mélanges deux arts qui sont le chant et la comédie. Il faut savoir raconter une histoire en chantant, ce n’est pas de la variété. C’est un exercice particulier, c’est le plus difficile de mélanger la comédie et le chant. Au théâtre, il faut tenir compte de la grandeur de la salle. Si on joue dans une petite salle de 80 ou 100 places, on n’a pas besoin d’exacerber nos mouvements, de pousser trop notre voix pour que les gens nous entendent, on peut jouer de façon « naturelle » qui va correspondre plus à un jeu de caméra. En revanche, dans une grande salle, il ne faut pas oublier qu’on joue aussi pour celui qui est tout en haut et si on fait un petit geste, il ne va pas le voir. Il faut exacerber nos mouvements. En revanche, pour la caméra, c’est surtout dans les yeux. On n’utilise pas beaucoup le faciès (NDLR : le visage), on utilise beaucoup moins le corps sauf si c’est une scène qu’il faut rire par exemple. Encore une fois, c’est le même métier, mais fait de façon différente. C’est comme ceux qui font de l’athlétisme, il y en a qui sont spécialisés dans les sauts en obstacles, d’autres qui sont spécialisés sur les 5000 mètres, mais en même temps, c’est le même métier quand même. C’est pour ça que j’adore l’athlétisme d’ailleurs, parce qu’ils font plein de choses, je les trouve merveilleux !


Aurore Naszalyi : Comment avez-vous été choisi dans le rôle de Lady Capulet pour la comédie musicale « Roméo et Juliette » ?

Isabelle Ferron : J’ai passé l’audition comme tout le monde, j’ai été prise et je les ai fait marrer en chantant une chanson « Peau de vine » en patois (NDLR : que vous pouvez voir dans le DVD de « Roméo et Juliette » en bonus). Cela a fait la petite touche en plus, du coup, ils m’ont prise.


Aurore Naszalyi : La nouvelle troupe de « Roméo et Juliette » sera bientôt sur scène. Quelques comédiens/chanteurs de la troupe des années 2000 y participeront. Pourquoi pas vous ?

Isabelle Ferron : Parce qu’ils ne m’ont pas rappelé ! Et je ne sais pas pourquoi ! Ils ont refait passer un casting, ils ont pris des gens. De toute façon, Cécillia Cara (NDLR la Juliette des années 2000) est peut-être un peu trop âgée pour reprendre son rôle.


Aurore Naszalyi : S’ils vous avaient rappelé, vous auriez retenté ?


Isabelle Ferron : Pourquoi pas ? Partir en Corée, c’est sympa, non ? Aller jouer dans un pays que je ne connais pas, cela doit être sympa comme tout.


Aurore Naszalyi : Vous avez joué dans la comédie musicale « Chance » qui semble avoir remporté un certain succès…

Isabelle Ferron : Oui, « Chance » cela s’est joué longtemps. Cela s’est joué au Lucernaire, c’est parti en tournée, cela s’est joué aussi au Trianon. J’y ai joué en 2003-2004, je crois. C’était une comédie très sympathique. Il n’y avait pas de texte parlé, par contre, tout était chanté : tout, tout, tout ! C’était une petite comédie de bureau, c’était chouette, cela se passait dans un cabinet d’avocat. Et moi je jouais la secrétaire anglaise avec un accent anglais.


Aurore Naszalyi : Vous parlez anglais ?

Isabelle Ferron : Pas du tout. Je baragouine (rires)


Aurore Naszalyi : En 2006, vous avez joué dans « Julie Lescault »… (NDLR dans l’épisode « Dangereuses Rencontres » en 2005)

Isabelle Ferron : Ce n’était pas très drôle. Je crois que l’on avait enlevé mon mari qui était retrouvé mort dans un coffre de voiture. Alors, c’était un petit peu difficile parce que Véronique Genest (NDLR l’actrice qui interprète Julie Lescault) a vraiment l’habitude de jouer dans la série depuis des années. Elle est très sympathique et elle est drôle comme tout. Mais moi, je ne jouais pas un personnage drôle, donc c’était un peu difficile de se concentrer parce que juste avant que la caméra ne tourne, elle plaisantait, elle déconnait et du coup, je me marrais. Alors après, j’avais du mal à jouer ce personnage dramatique. Mais ça s’est passé super bien, elle était très sympa. C’était un petit rôle, cela m’a pris deux jours de tournage.


Aurore Naszalyi : Cela fait un moment que l’on ne vous a pas vu dans une comédie musicale, à quand votre retour ?

Isabelle Ferron : Si, il y a eu « Le violon sur le toit ». Cela s’est joué de 2005 à 2007. Sinon, quand est-ce que je reviens dans une comédie musicale ? Je n’en sais rien. Cela va dépendre des opportunités. Normalement, j’ai un projet où je suis seule en scène avec deux musiciens qui s’appelle « Chienne » où je vais jouer un caniche royal, qui est normalement prévu à partir de novembre 2010 jusqu’en février 2011, au vingtième théâtre qui est une comédie musicale écrite par Alexandre Bonstein, celui qui a fait « Créatures » et, normalement, c’est signé avec le théâtre. Je dis « normalement » parce que c’est en 2010, que nous sommes en 2009 et que l’on n’est pas à l’abri d’un désistement ou d’un renoncement.


Aurore Naszalyi : Comment elles viennent les opportunités ?

Isabelle Ferron : Le monde de la comédie musicale est assez petit, donc on est tous au courant des auditions en général lorsqu’il y a des spectacles qui se montent. On fait passer les annonces mutuellement sur Internet, sur « Regard en coulisse » stipulant qu’il y a des auditions pour les spectacles qui vont se monter, comme il y a eu pour « Zorro », pour « Mozart », pour « Mamamia ». Ce n’est pas difficile de savoir.


Aurore Naszalyi : Où peut-on écouter les chansons que vous avez interprétées dans vos différentes comédies musicales ?

Isabelle Ferron : Je suis très nulle en ordinateur. L’autre jour, j’ai réussi, grâce à un ami à mettre quelques chansons sur Facebook. Maintenant, il faut que je lui demande comment on fait pour les mettre sur MySpace. Mais on avance, on avance… Je suis très nulle. Mais si je n’étais pas nulle, on pourrait les écouter sur MySpace aussi. Mais il faut que j’apprenne. Vous me donnez une idée là, il faut que je le fasse !


Aurore Naszalyi : À quand un album Isabelle Ferron ?

Isabelle Ferron : Ah non ! Cela ne m’intéresse pas du tout ! Et puis, j’ai passé l’âge. Je ne suis pas du tout une chanteuse de variété, je suis une chanteuse de théâtre, de scènes, de comédies musicales. Non, faire des chansons, cela ne m’intéresse pas du tout. Beurk !


Aurore Naszalyi : Parmi les différents projets auxquelles vous avez participé, avec lequel vous êtes-vous le plus amusé?

Isabelle Ferron : Je ne peux pas répondre à ça parce que chaque comédie musicale correspondait à une époque particulière, à un âge. Chaque spectacle était une aventure à part entière très différente de toutes les autres. Je me suis amusé dans « Les Années Twist », je me suis amusé dans « Passe Muraille », dans « Chance », dans « L’ultime Rendez-vous », dans « Le violon sur le toit », dans « Roméo et Juliette ». On monte tous ensemble ce spectacle musical, on met tous la main à la patte, on travaille tous comme des fous. Vraiment… L’aventure « Violon sur le toit », c’était la dernière aventure musicale où je jouais un personnage un petit peu plus dramatique. C’était intéressant, cela se passait en Ukraine en 1905, c’était les premiers pogroms en Ukraine. Cela n’a rien à voir avec « Roméo et Juliette » qui est effectivement plus accès sur la variété, chansons à tubes, etc. Donc, non, je ne peux pas dire que j’ai plus de plaisir, à chaque fois, c’était formidable, vraiment…


Aurore Naszalyi : Actuellement, vous êtes au théâtre « Le siècle sera féminin ou ne sera pas » (NDLR : au Théâtre du Gymnase-Marie Bell à Paris). Pouvez-vous nous en parler ?

Isabelle Ferron : C’est une petite comédie très sympathique qui tourne autour des élections présidentielles où un homme et une femme – cela va rappeler quelque chose – sont en compétition. Cela se passe dans la cour d’un immeuble, il y a les différents locataires qui se côtoient et il y a les différents milieux sociaux. Il y a un gardien de square qui est marié à une femme de ménage qui fait le ménage chez le patron – le propriétaire de l’immeuble. Donc, il y a les propriétaires de l’immeuble, il y a un couple où la femme est dentiste et l’homme est homme au foyer – c’est Doc Gyneco – il y a la maman qui est la propriétaire de l’immeuble et qui a donné la gérance à son beau-fils. Donc, c’est tout ce petit monde qui se côtoie et qui parle de l’élection présidentielle. C’est drôle, c’est formidable. Parmi le casting, il y a Maxime, Doc Gyneco, Jean-Pierre Loustau, Jessica Borio, etc. C’est très sympa, on se marre bien, c’est vachement bien.


Aurore Naszalyi : Quels sont vos projets par la suite ?

Isabelle Ferron : À part la comédie musicale « Chienne » à partir de novembre 2010, rien de concret, on va voir, les choses vont se faire petit à petit… Pour l’instant, je suis dans « Le siècle sera féminin ou ne sera pas », cela ne s’arrête pas. Il y aura juste une pause de deux mois, on reprend au mois de mars. C’est une belle aventure, on s’entend bien, c’est une belle équipe. Pour l’instant, je suis là !

 

 

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Interviews bientôt sur Diary-Mag : (spécial Roméo et Juliette)
- Joy Esther (Juliette de 2010)
- John Eyzen (Mercutio de 2010)
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